1. Quel bilan tirez -vous de ces deux années passées à la tête du RSMA-NC ? - a. Sur le plan professionnel ? - b.Sur le plan humain et relationnel ? COL P. BELLON : sur le plan professionnel Entre 2012 et 2014, le SMA a vécu une réelle transformation. De groupement en régiment, il n’a cessé d’œuvrer au service de jeunes hommes et femmes en priorité les plus démunis, faiblement ou pas diplômés. Il accueillait 250 volontaires en 2010, il en accueille aujourd’hui plus de 500. Il s’est adapté aux spécificités locales, en liaison permanente avec le gouvernement de Nouvelle-Calédonie et ses partenaires du monde de l’entreprise pour devenir un acteur incontournable de l’insertion vers l’emploi. A l’initiative de mes prédécesseurs, le régiment a professionnalisé ses procédures pour devenir un outil plus réactif et compétitif en vue d’accueillir un public toujours plus important dans un contexte plus contraint sur le plan de l’emploi et de restrictions budgétaires. Je crois que nous réussissons à relever le défi. Sur le plan humain et relationnel Au quotidien, j’ai apprécié la vie en brousse, le sens de l’accueil et les relations simples, directes et cordiales du Nord. J’ai pu mesurer à sa juste valeur le soutien sans faille du haut-commissaire et du COMSUP mais également de nombres de responsables politiques - unanimes sur le SMA - et d’entreprise à la pérennisation de notre mission. Je regretterai bien évidemment les cadres du régiment qui font un travail remarquable avec détermination et la volonté d’offrir des perspectives meilleures à nos volontaires. Je suis très fier d’eux. Je suis encore plus fier des jeunes que j’ai eu l’honneur de commander. Une jeunesse qui fait un choix courageux en nous rejoignant. Une jeunesse qui sort de chez nous confiante en elle-même, en ses capacités, remobilisée pour un nouveau départ. Mais ce départ, il faut pouvoir continuer de l’accompagner, par le tutorat par exemple, je l’ai bien souvent évoqué auprès de chefs d’entreprise qui nous font confiance en les embauchant. 2. Deux années ne vous semblent-elles pas trop courtes pour accomplir votre mission ? PB : C’est toujours trop court quand, on s’investit pleinement pour une cause à laquelle on croit avec sincérité et passion. Malheureusement, je n’aurai pas pu voir tous les résultats de nos efforts ; mais la force de nos militaires c’est de « se relever sur position » et de continuer la mission donnée avec la même énergie. Mon successeur le lieutenant-colonel PETITCOL est déjà sur les starting-blocks. 3. Quelles filières supplémentaires de formation pourraient être envisagées ? (aléatoire) PB : Nous avons créé une filière voirie réseaux divers, une autre dans le domaine de la maintenance informatique de proximité. D’autres études sont en cours actuellement. On pourrait sans doute envisager de se lancer dans une formation de six mois de conducteurs de transport en commun. 3. Quels sont vos souvenirs les plus marquants de votre séjour ? PB : Je me rappellerai longtemps l’intervention de six jeunes au Congrès l’année dernière. Il leur a fallu se dépasser, qu’ils fassent preuve de courage et d’un certain culot pour parler avec leurs mots, devant leurs élus et leurs anciens, de leur expérience au SMA, de leur projet d’avenir. Plus récemment la ferveur qui a accompagné le chant de la 1ère compagnie sur l’avenue FOCH, le14 juillet, a été un moment très fort pour leur chef. 4. Avez-vous des regrets après ces deux ans passés sur le territoire ? PB : Que des jeunes ne connaissent pas encore les possibilités que nous leur offrons. Que le temps soit passé si vite. Je regretterai beaucoup ce bout de route passé ici pendant deux ans. 5. Comment se profile votre horizon professionnel ? PB : Je vais rejoindre la section technique de l’armée de Terre, pour prendre la tête de la division télécommunications et systèmes d’information, qui teste tous les équipements et les futurs programmes qui entrent en service dans les forces. C’est un nouveau challenge mais qui aura du mal à me faire oublier cette belle expérience si exaltante vécue ici.
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